Biodiversité et répartition spatiale des Lépidoptères Rhopalocères du Mont Bana (Cameroun)
 
   
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Introduction

Pendant longtemps le peuplement en Rhopalocères de la Dorsale camerounaise n'a été connu que par des informations éparses dans la littérature spécialisée. Une récente publication de l'un de nous (Libert 1991), fondée sur des récoltes personnelles faites sur plusieurs massifs, a permis d'en avoir une image à la fois plus complète et synthétique. Il reste à présent à décrire de façon détaillée les peuplements des divers massifs de la Dorsale camerounaise pour pouvoir, ultérieurement, les comparer entre eux et tenter de comprendre leurs éventuelles différences ou similitudes.

C'est ce que nous nous proposons de faire dans cet article pour le Mont Bana qui, malgré une altitude relativement élevée (il culmine à 2097 m) et la persistance de belles reliques de forêt de montagne, n'a jamais fait l'objet d'études botaniques ou zoologiques spécifiques .

La réalisation d'un mémoire de fin d'études par un de nos étudiants, M. André Fomekong (1994), a constitué notre point de départ. Ses résultats, relatifs à un secteur de la forêt montagnarde, ont en effet été complétés et élargis à l'ensemble des formations végétales des régions culminales du massif grâce à quelques séjours effectués par J.-L. Amiet.Nous nous limiterons ici aux Rhopalocères observés ou capturés au-dessus de 1800 m d'altitude. Comme on le verra, cette cote correspond plus ou moins à la limite inférieure de l'étage afro-montagnard sensu Letouzey (1985). De plus, en adoptant cette limite, nos données peuvent être facilement comparées à celles de Libert (op. cit.), qui n’a retenu dans son travail que les stations situées dans l’étage montagnard.

Avec 167 espèces recensées, la faune de Rhopalocères de l'étage montagnard du massif de Bana apparaît comme la plus riche de la Dorsale camerounaise. Même si l'inventaire des espèces doit encore s'accroître par adjonction d'espèces planitiaires (en particulier Charaxes, Lycènes et Hesperides, insuffisamment recherchés), on peut considérer qu'il est d'ores et déjà assez étoffé pour refléter la composition réelle du peuplement.

 
 
 
Mont Bana, vue partielle du massif forestier principal
(photo J.-L. Amiet)
 
 
 

Mont Bana, galeries forestières
dans un bassin situé au centre du massif
(photo J.-L. Amiet)