Avant les papillons…

De 1963 à 1968, j'ai fait des études scientifiques à l'Université de Rouen, dans le domaine de la chimie. Recruté comme enseignant dans cette même Université, j'ai effectué des recherches en électrochime organique (une vingtaine de publications) et soutenu une thèse de Doctorat en 1974. Après un stage post-doctoral à l'Université d'Austin (Texas), je suis parti enseigner la chimie à l'Université d'Alger (1975-1979). Suite à l'incendie qui a détruit une partie de l'Université en 1978, je quitte ce pays en 1979, et j'effectue un second stage post-doctoral à l'Université de Southampton (Angleterre), ma dernière activité de recherche en chimie.

Je pars en effet à l’Université de Yaoundé (1979 – 1989), où les difficultés rencontrées pour poursuivre des recherches en électrochimie m'ont amené à chercher une activité de substitution et où les hasards de l'existence m'ont doucement conduit vers les papillons. On voit que ceci ressemble bien peu à une vocation !

Les papillons…

Mes premiers pas en entomologie ont été guidés par le Professeur J.–L. Amiet, qui n’a jamais cessé depuis de me faire bénéficier de son immense connaissance de la zoologie en général, et de la zoologie africaine en particulier.

Une grande partie des dix années passées au Cameroun ont été consacrées à l'observation et à la récolte des papillons, d’abord dans les environs de Yaoundé, et tout particulièrement sur les collines qui entourent la ville. C'est là, sur le mont Fébé, que le côté scientifique a repris le dessus et m'a amené à réaliser des relevés systématiques qui ont fourni la matière de plusieurs publications consacrées à la biodiversité.

Outre ces collines, la localité d'Ebogo, située sur le Nyong, à seulement une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale, a été régulièrement visitée ; aujourd'hui encore une publication sur la prodigieuse richesse de ce haut lieu de la lépidoptérologie camerounaise reste un de mes projets.

Le domaine prospecté s’est peu à peu étendu à de nombreuses régions du pays, et la Dorsale camerounaise notamment sera régulièrement visitée ; c'est aussi pour approfondir l'étude de sa faune que je ferai par la suite quelques missions au Cameroun, avec Gérard Chovet (mont Kupe et monts Mandara en 1995, et Tchabal Mbabo en 1997, avec aussi Jacques Pierre).

Ces multiples voyages seront l’occasion de réunir le matériel qui servira de base à mes études de Systématique après mon retour en France.

Ce matériel, d’origine trop restreinte, se révélera rapidement insuffisant, ce qui me conduira à effectuer de nombreux autres voyages, à travers le monde cette fois, pour visiter toutes les grandes collections institutionnelles de Rhopalocères africains, et autant de collections privées que possible. Ainsi, c’est sur l’examen systématique des types et d’un matériel aussi abondant que possible, mémorisé par de très nombreuses photos, que sont basées mes publications de Systématique.

Quelques unes de ces publications sont consacrées à différentes familles de Rhopalocères (Nymphalidae, Satyridae et Papilionidae), mais la plus grande partie traite des Lycaenidae, avec une prédilection de plus en plus marquée pour les révisions de genre. Mes travaux dans ce domaine s’inscrivent dans la continuité de ceux de Henri Stempffer, qui fut l’un des pionniers de l’utilisation des genitalia mâles dans la Systématique.
Comme lui, je fais grand usage de ces caractères, auxquels je m’efforce d’ajouter ceux des genitalia femelles dont l’utilisation est encore limitée, mais qui se sont révélés aussi intéressants que ceux des mâles dans le cas des Ornipholidotos.

Quelques articles traitent aussi d'aspects plus fondamentaux des genitalia, mâles (étude des coremata) ou femelles (étude de l'organe de von Siebold). Gérard Chovet a été un guide efficace quand j'ai commencé à réaliser des préparations de genitalia, et il a toujours été disponible par la suite pour m'éclairer sur tel ou tel point délicat.

Après les papillons…

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