La
position systématique de nombreux genres de Theclinae africains (Actis
Karsch, 1895, Diopetes Karsch, 1895, Hypokopelates Druce,
1891, Hypomyrina Druce, 1891, Kopelates Druce, 1891, Pilodeudorix
Druce 1891, et Virachola Moore, 1881) est peu claire et doit être
revue : les différents auteurs ne sont guère daccord
que sur un point, leur proximité avec le genre Deudorix Hewitson,
1863, un genre exclusivement asiatique. On verra que cette proximité
nest pas remise en question ici, et ceci justifie que, par commodité,
lensemble des taxons concernés soient regroupés sous
lappellation de " Deudorix (africains) ".
Le premier à se pencher sur ce problème
fut Aurivillius (in Seitz), qui indiquait 1) quil ny avait
aucune raison de distinguer les genres Actis et Kopelates,
et 2) que les autres genres devaient être traités comme des
sous-genres de Deudorix. Aucun des auteurs qui lont suivi
na retenu la synonymie entre Actis et Kopelates, et
la relation entre les autres genres a été controversée.
Stempffer a abordé la question à
deux reprises : en 1953 il adopte la même position quAurivillius,
mais en 1967, il décrit les différents genres séparément,
puis explique (pp. 109, 273) quils ne constituent que des sous-genres,
voire de simples groupes despèces, de Deudorix.
Eliot (1973) les traite pour sa part comme
des genres à part entière, et les regroupe dans la section
des Deudorix, dont ils sont les seuls représentants africains
; avec la section des Capys, ils constituent la tribu des Deudorigini
Doherty. Ce point de vue se retrouve dans les catalogues illustrés
de DAbrera (1980) et Berger (1981).
Enfin, Ackery et al., 1995 (catalogue
de Carcasson) considèrent de nouveau les différents genres
comme des sous-genres de Deudorix.
Cest à loccasion de la
révision du genre Hypokopelates que jai été
amené à étudier à mon tour ce problème.
Ce genre sest en effet révélé très hétérogène,
un groupe despèces (le groupe dHypokopelates eleala)
se distinguant fortement des autres espèces (désignées
par Hypokopelates s. s.), parmi lesquelles figure H. mera,
espèce type du genre. La détermination du statut quil
convient daccorder au groupe dHypokopelates eleala (groupe despèces, sous-genre, genre) impliquait le réexamen
des relations à la fois des Hypokopelates avec les genres
voisins, et de ces derniers entre eux.
Des caractères génériques
ont donc été recherchés en examinant la plupart des
espèces des taxons impliqués (à lexception
des Deudorix, dont seule lespèce type, D. epijarbas,
a été examinée), et les résultats de cette
étude sont exposés dans une première partie, en se
limitant aux seuls caractères pour lesquels des différences
significatives ont été observées ; on y trouvera
aussi des indications sur " lorgane de von Siebold ".
Pour comparaison, ont aussi été examinées quelques
espèces du genre asiatique Rapala Moore, 1881 (choisi pour
sa proximité avec Deudorix), ainsi que du genre Capys Hewitson, 1865 (pour lequel on se référera aussi à
Stempffer, 1967).
La conclusion de cette première partie
est que les genres Actis, Diopetes, Kopelates et Hypokopelates doivent être mis en synonymie avec Pilodeudorix, et que quatre
genres seulement peuvent être distingués : Deudorix (dont
Virachola est un sous-genre), Pilodeudorix, Hypomyrina et
Paradeudorix, un nouveau genre qui correspond au groupe dHypokopelates
eleala ; les relations entre ces genres sont illustrées par
une proposition de phylogénie.
Les quatre genres sont ensuites révisés,
à lexception des Deudorix s. s., pour lesquels je
ne mestime pas compétent. Plusieurs espèces sont mises
en synonymie, de façon soigneusement justifiée, tandis que
plusieurs nouveaux taxons sont décrits (un genre, huit espèces
et douze sous-espèces) : au total, 118 taxons sont traités
(mais lindex alphabétique totalise 171 noms). Le travail
de révision est basé sur lexamen denviron 19000
spécimens (y compris la plupart des types existants), et on trouvera
ci-dessous la liste des nombreuses personnes que je remercie de leur aide.
Du fait de la complexité de certaines questions, plusieurs collections
ont dû être visitées plusieurs fois, mais ceci na
pas toujours été possible, ce qui na dautres
conséquences quune légère imprécision
sur le nombre de spécimens et peut-être quelques localités
manquantes.
La présentation est la même
que pour dautres publications du même auteur ; tous les taxons
sont illustrés dans lune des seize planches couleur, et on
trouvera aussi une liste des taxons par pays.
La dernière partie fournit et discute
les données relatives à la biogéographie des Deudorix
africains. |
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