African Liphyrini: updating the taxonomy (Lepidoptera, Lycaenidae)

     
         
           
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Deux genres sont examinés dans ce travail, Aslauga Kirby, 1890 et Euliphyra Holland, 1890 ; ils ont d’abord été rangés dans les Liphyrinae Doherty, 1889 par Bethune-Baker (1925) quand il a révisé cette sous-famille. Plus tard, Eliot (1990) a réduit a cinq le nombre de sous-familles parmi les Lycaenidae, et la sous-famille des Liphyrinae est devenue la tribu des Liphyrini ; cette décision est unanimement acceptée, et la phylogénie des Miletinae obtenue par Kaliszewska et al. (2015) à partir de sept marqueurs génétiques confirme ce classement.
Outre les genres Aslauga et Euliphyra, strictement africains, les Liphyrini comprennent le genre Liphyra Westwood, que l’on trouve en Asie et en Australie.


Le genre Aslauga ne comprenait que deux espèces quand il a été décrit par Kirby (1890), marginalis, que Kirby décrivait dans le même article, et Liphyra vininga Hewitson, 1875; Bethune-Baker (1925) a désigné vininga comme espèce-type.
Sept autres espèces furent décrites entre 1890 et 1925 : marshalli (Butler, 1899), aura et pandora (Druce, 1913), bella et lamborni (Bethune-Baker, 1914), modesta (Schultze, 1923) et bitjensis (Bethune-Baker, 1925). On doit ajouter purpurascens, décrit comme une espèce d’Epitola par Holland (1890), mais modesta est un nomen nudum (voir p. 23), et le genre totalisait neuf espèces valides en 1925.
Ce nombre est resté stable pendant près d’un demi-siècle, jusqu’à ce que Stempffer (1969) décrive camerunica. Le nombre d’espèces a ensuite bondi à quatorze quand Cottrell (1981) a montré qu’A. marshalli était un mélange de cinq espèces et décrit les quatre espèces nouvelles (atrophifurca, australis, latifurca and orientalis).
L’augmentation ultérieure du nombre d’espèces a surtout été le résultat des prospections intensives réalisées par l’équipe de l’African Butterfly Research Institute (A.B.R.I., Nairobi), et huit espèces nouvelles ont été décrites par Libert, en 1994 (A. confusa, A. bouyeri, A. imitans et A. satyroides), 1997 (A. guineensis, A. abri et A. tanga avec S. Collins, et A. prouvosti avec T. Bouyer) et 2013 (A. gallmannae Collins & Libert).
Par la suite, les efforts soutenus de Robert Ducarme dans le nord-est du Zaïre et des récolteurs de l’A.B.R.I. au Ghana, au Cameroun et en R.C.A. ont conduit à la découverte de plusieurs autres espèces, et il été décidé de mettre à jour les données sur le genre Aslauga. C’est l’objectif du présent travail, qui n’est ni une révision complète, ni une monographie. Treize espèces et cinq sous-espèces sont décrites (liste), et le genre compte désormais 43 espèces et huit sous-espèces (liste).
La description d’A. satyroides, une espèce très originale, avait conduit Libert à élargir son étude à deux genres voisins d’Aslauga, Egumbia Bethune-Baker, 1924 et Paraslauga Bethune-Baker, 1925. Sa conclusion fut que ces deux genres n’étaient pas justifiés, et il les a mis en synonymie avec Aslauga. Ces synonymies, contestées par d’Abrera (2009), ont été rétablies par Collins et al. (2013) et sont confirmées par l’analyse des codes-barres ADN.
Les espèces précédemment rangées dans ces genres ont été placées dans le groupe d’A. kallimoides pour l’unique espèce de Paraslauga, dans le groupe d’A. ernesti pour les quatre espèces d’Egumbia.
La récente description d’une cinquième espèce du groupe d’A. ernesti, A. larseni Sáfián, 2015, constitue la principale nouveauté pour ces deux groupes. Les autres données nouvelles sont l’augmentation considérable du nombre de spécimens récoltés et le séquençage des codes-barres de plusieurs spécimens de chaque groupe. Le traitement des deux groupes est donc limité à l’illustration de la distribution des espèces et à la discussion des résultats du barcoding.
Les autres espèces sont examinées dans le cadre des groupes définis par Libert (1994), et cette étude comporte quatre parties, consacrées respectivement aux groupes d’A. lamborni, d’A. vininga, d’A. bella (renommé groupe d’A. aura) et d’A. purpurascens, auquel les groupes d’A. marshalli et d’A. bitjensis sont intégrés.
Ces espèces sont illustrées par dix planches couleurs situées à la fin de l’ouvrage, et un tableau donnae la répartition géographique des différents taxons (espèces et sous-espèces) par pays.
Ce travail repose largement sur l’examen des genitalia, et près de six cents spécimens ont été disséqués (381 mâles et 215 femelles), mais une étude des codes-barres ADN a aussi été réalisée, et 133 séquences ont été analysées par les méthodes du Neighbour Joining (NJ) ou du Maximum de Parcimonie (MP) à l’aide du logiciel MEGA6 ; les résultats sont représentés sous forme d’arbres.


Le genre Euliphyra a été révisé par Libert (1995) ; le projet initial ne prévoyait pas son étude, et les codes-barres ADN de quelques spécimens séquencés devaient simplement former le groupe externe aux Aslauga. Les spécimens choisis représentaient les trois espèces reconnues, E. leucyania (Hewitson, 1874), E. mirifica Holland, 1890 et E. hewitsoni Aurivillius, 1898.
Les résultats suggéraient qu’il pourrait y avoir plus de trois espèces d’Euliphyra, et le barcoding de spécimens supplémentaires a confirmé que plusieurs espèces jumelles étaient encore confondues sous le nom de mirifica. Un chapitre a donc été ajouté, afin de mettre aussi à jour les données relatives au genre Euliphyra, qui comprend désormais six espèces, dont quatre sont nouvelles (E. hewitsonioides, E. brevis, E. cameruna et E. mirabilis), et deux sous-espèces (dont une nouvelle, E. leucyania tanzanica).

Tous les taxons sont illustrés sur les planches XI à XIII.